Moselle : le postier perd son emploi au grattage...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être
inscrit et
connecté pour voir ce lien] border="0" alt=""/> Photo Archives
Le TGI de Metz a posé, hier, un cachet de six mois d’emprisonnement avec sursis sur le dossier de Patrick [le prénom a été modifié], poursuivi pour des vols de courriers et autant d’atteintes au secret de la correspondance entre les 18 et 31 juillet 2013.
46 ans pour l’état civil, près de vingt ans de travail pour La Poste , Patrick a tout perdu en quelques jours et en quelques gestes regrettables commis alors qu’il travaillait sur la plateforme industrielle courrier de Pagny-lès-Goin. L’ancien facteur qu’il avait été surveillait désormais une machine à trier qu’il approvisionnait en plis. Il n’avait plus à les manipuler, la mécanique s’en chargeait pour lui qui, malheureusement, a prêté trop d’attention aux festifs. Des courriers pour des fêtes, des événements particuliers capables de contenir de l’argent et dont le prévenu a puisé quelques exemplaires dans la masse.
La Poste porte ses soupçons sur plusieurs de ses salariés dont Patrick qui concentre l’intérêt sur lui lorsque son employeur constate que rien ne s’est passé les quelques jours où il a été en grève.
Son employeur le surveille de près et le prend en flagrant délit dans la nuit du 30 juillet, alors qu’il vient d’ouvrir une deuxième lettre depuis la prise de son service. Elle contenait des tickets de jeu de grattage. Deux gagnants. Les derniers.
Patrick a été licencié pour faute lourde. Pas d’indemnité ni de chômage. Les ressources sont limitées aux minima sociaux et il est toujours sans emploi deux ans plus tard.
Une enquête interne établit qu’il aurait détourné 74 objets, le prévenu en compte moins. « 60 à 75 plis ouverts, 35 parties civiles, on s’attend à un préjudice conséquent », plaide Me Philippe Quatrebœufs pour mieux minorer sa réelle faiblesse. Tout au plus 150 € en numéraire et 21 € grattés sur des tickets de jeu. Des montants dérisoires à la lumière du surendettement que Patrick devait combler. Ses six contrats auprès d’organismes de prêts pesaient trop lourd. Son employeur, et à la fois son banquier, a rejeté ses trois demandes de rachat de crédit. Alors Patrick a imaginé trouver la solution à son problème dans le courrier et puiser dedans pour « sortir de cette situation et acheter de la nourriture », dit-il en procédure. Mauvaise pioche. Il doit aussi rembourser 300 € à La Poste.
Frédéric CLAUSSE | Le Republicain Lorrain