Regroupement des facteurs : le Nord-Béarn reste mobilisé [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Elus, syndicats et usagers se sont retrouvés hier matin à Garlin pour protester contre le transfert des facteurs vers Thèze. (Marc Zirnheld)
Rebelote dès ce matin. Après un rassemblement ce lundi à Garlin, c'est au tour de la commune de Thèze d'accueillir les opposants au transfert des facteurs garlinois vers la commune voisine. Une suite logique des événements après qu'hier, à Garlin, la tension est montée d'un cran entre opposants au regroupement et représentants de la direction locale de La Poste.
En tout, ce sont environ près de 80 personnes qui étaient rassemblées, dès 8h30 devant le bureau de poste, afin de protester contre le désormais fameux transfert.
Cette mobilisation faisait suite à de nombreuses démarches engagées ces dernières semaines, comme la diffusion d'une pétition, l'organisation d'un premier rassemblement en octobre autour des élus du canton ou encore la réunion publique jeudi à l'initiative de l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Sud).
Rappelons que sept facteurs doivent prendre prochainement leur service à Thèze plutôt qu'à Garlin, ce qui irrite fortement les habitants du canton. "On nous dit que c'est pour des raisons de vétusté du bureau. Avec la communauté de communes, nous avons proposé un financement de 30 000 euros pour la rénovation, mais La Poste a refusé", raconte le maire de Garlin Jean-Jacques Cerisère. Signé du directeur du courrier en Pays de l'Adour (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et Landes), Olivier Laurain, la missive est arrivée cette fin de semaine, contribuant à aiguiser un peu plus la motivation des manifestants. "Le courrier a été envoyé le 7 novembre. Ils ont mis tout ce temps pour répondre…" s'agace le syndicaliste CGT Camille Junqua.
La Poste invoque des motivations économiquesHier, les facteurs n'ont pu quitter le bureau de poste que vers 10h30, après la levée d'un blocage. Conséquence : le courrier a été livré un peu plus tard qu'habituellement dans les boîtes aux lettres du canton.
De son côté, La Poste ne fléchit pas. Le transfert est maintenu. Venus sur place, le directeur Béarn-Pays basque François Sicari comme le responsable local de la plate-forme Laurent Lassus-Debat ont redit leur souhait de mener à bien ce projet. Le ton est souvent monté lors de la réunion, qui a duré plus d'une heure à l'intérieur du bureau local. "Ils confirment le transfert au 20 janvier. Ils disent que c'est pour des raisons économiques", détaille le maire de Garlin. De fait, le directeur a pointé la nécessité d'adapter le modèle économique postal. "Je suis autant attaché à La Poste que vous", a-t-il lancé à ses interlocuteurs.
Reste qu'à Garlin, au coeur d'un canton rural, on craint que le départ des facteurs n'annonce aussi celui du guichet. "Que se passera-t-il lorsque le guichetier prendra sa retraite ?" s'inquiète cette usagère. En filigrane, affleure la crainte d'un déclassement du territoire nourri par l'affaiblissement des services publics.
Par Éric Normand- La République Des Pyrénées