[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En tenue, les facteurs grévistes ont allés à la rencontre les usagers lors du marché de samedi matin. . / photo DDM R.C.
Les postiers avaient choisi le marché hier matin pour manifester leur mécontentement auprès du plus grand nombre d'usagers et leur expliquer pourquoi ils faisaient grève ce jour-là. Sous la bannière des syndicats Sud PTT et ne reconnaissez plus votre facteur, ce n'est jamais le même, vous ne savez plus à quelle heure il passe. Il y a souvent du retard dans le courrier. Cela n'est pas dû au hasard, il y a deux ans nous étions réorganisés. Cela n'est pas dû aux facteurs, nous faisons tout pour assurer un
service public de qualité mais on ne nous donne plus les moyens pour le faire. Alors depuis deux ans nous prenons sur nous et faisons souvent des heures supplémentaires non rémunérées pour au moins finir notre tournée. Cela engendre de la fatigue car nous travaillons 6 jours sur 7. Certains d'entre nous rentrent si tard qu'ils ne mangent même plus ».
Les négociations ont échoué« Aujourd'hui nous sommes réorganisés une nouvelle fois, se plaignent les facteurs : 10 tournées en moins sur 42 (Le secteur 31 600 englobe Muret, Seysses, Eaunes, Lamasquère, Lherm, Saint-Clar, Labastidette et Saubens). Nous sommes en grève pour exprimer notre ras-le-bol, pour défendre un
service de qualité, pour préserver notre santé.
Ce samedi matin, seuls travaillent la dizaine de CDD, comptent les grévistes. Les négociations n'ont pas abouti. On se sent méprisés, on nous chronomètre comme des machines. Ainsi un recommandé, c'est 1' 30"; on ne devrait plus entrer dans les commerces ni les halls, chacun devant avoir sa boîte sur la façade. Pourtant nous sommes fiers de respecter les usagers -qui sont devenus les clients pour La Poste- c'est grâce à eux que l'on existe. L'an dernier en France, il y a eu 70 suicides et des maladies professionnelles. Notre horaire va de 7 h 25 à 13 h 55 mais nous arrivons plus tôt pour nous avancer et personne ne se soucie de notre heure tardive de retour. Notre profession est pénible, nous sortons par tous les temps pour un salaire moyen qui se situe à 100 € au-dessus du SMIG. Certains usagers en ont ras le bol ; ils voient cinq facteurs différents dans la semaine. Et nous travaillons le samedi. »
Une situation qu'un des plus anciens résume : « Des conditions de travail de plus en plus pourries, la perte du
service public et le fait que nous ne soyons pas reconnus ».
- Citation :
- La Dépêche