En grève depuis 58 jours, ils se sont illustrés, hier matin, lors d'une course revendicative.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les agents du 2e arrondissement de Marseille ont reçu le soutien de Christophe Vissant (en noir), coureur, militant et salarié de La Poste.Photo Cyril
Ils courent, ils courent les facteurs. Ceux du 2e arrondissement de la ville, en grève depuis 58 jours. Et c'est sur le parvis de l'Hôtel de Ville qu'ils se sont illustrés, hier matin, lors d'une course revendicative pour faire entendre leurs droits. Avec, pour ligne d'arrivée, la Direction du courrier à Château-Gombert.
Un périple de 14 km qui a mené la dizaine de coureurs, trentaine de voitures et centaine de salariés de La Poste ou sympathisants sur les hauteurs de la cité, et paralysé le trafic sur les grands axes de circulation. Avec un seul objectif en tête : "Être reçus par la direction pour évoquer les différents points du cahier revendicatif de Marseille 2, à savoir l'opposition à l'utilisation de l'intérim dans le service, et, plus largement, le sujet des retraites, de l'emploi et de l'augmentation des salaires ", martelait hier matin Patrick Sabatier, secrétaire CGT des activités postales 13.
Car c'est bien du premier point que tout est parti pour eux: "Le remplacement d'un collègue par un intérimaire. C'est une sorte de brèche ouverte pour nous. Facteur, c'est un vrai métieret nous luttons pour préserver un service public de qualité", scandait Christophe Galea, secrétaire de la section Marseille 2 qui comptait toujours derrière lui 100% de grévistes. Tout en espérant de "véritables négociations avec la direction".
L'autre souci de ce conflit réside dans son cahier revendicatif. Si les grévistes estiment que "la direction pourrait déjà les recevoir et accepter de négocier", Philippe Morelli, porte-parole de la direction courrier des Bouches-du-Rhône est intransigeant : "Il faut qu'ils produisent un cahier revendicatif sur des bases locales et non nationales. Et là, on aurait une négociation qui aurait toutes les chances d'aboutir. 57 jours (Ndlr, hier), c'est long pour tout le monde. Quant à ce poste d'intérimaire, il ne concerne qu'une personne."
De son côté, La Poste maintient son dispositif de continuité de service avec une distribution comprise effective deux à trois fois par semaine. Même si le conflit semble s'enliser.
- Citation :
- Émilie DAVY - La Provence