(12) Millau - La grogne des facteurs s'étend dans le département

Durée illimitée pour la grève des postiers

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Depuis 6 heures du matin, les grévistes occupaient les abords de La Poste./Photo DDM

Hier, selon Nicolas Redon, syndicaliste Force ouvrière et contractuel à La Poste depuis 1998, près de 100 % des postiers de Millau étaient en grève. Cette grève intervient après l'annonce de la suppression de 10 postes occupés par des facteurs et des manutentionnaires, dont 9 sur Millau et un autre à Saint-Rome-de-Cernon. Les grévistes revendiquent contre ces suppressions et, en parallèle, une charge de travail trop conséquente pour les postiers restants. L'occasion de soulever les problèmes de distribution dans les campagnes, où le rôle avant tout social du facteur est dur à préserver, étant donné les suppressions de postes, l'allongement des tournées et une cadence de travail toujours plus grande.

Les grévistes ont occupé les abords de La Poste à partir de 6 heures, hier matin, et aucune négociation de la part de la direction n'était envisagée. Les postiers en colère comptent bien poursuivre le mouvement de grève toute la semaine s'il le faut. à cette occasion une pétition est engagée pour montrer le soutien qu'ont les habitants de Millau pour les facteurs. En l'espace d'une heure plus de 1 000 signatures ont été enregistrées.

Dans un communiqué, le groupe La Poste a indiqué que pour sa part il n'enregistrait que 54 % de grévistes en précisant : « la direction déplore les désagréments subis par ses clients et espère renouer rapidement avec un dialogue social constructif et apaisé pour trouver une issue à ce conflit ». Un communiqué qui ressemble à celui concernant le mouvement d'Aubin( voir en page Decazeville), où, la aussi les négociations ont du mal à démarrer.

Citation :

La Dépêche

Millau. Les postiers appellent à la mobilisation samedi

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Une équipe de postier en grève recueillait les signatures hier à Millau./Photo DDM

Hier encore, la situation n'était pas arrangée entre la direction du groupe La Poste et les postiers de Millau.

Déjà très tôt dans la matinée, la porte de service qui donne accès aux bureaux de La Poste était bloquée à l'aide de palettes, et aucun cadre n'a pu rejoindre son lieu de travail. Les postiers ont bloqué la rue Alfred-Merle à l'aide de tracteurs jusqu'à midi, les forces de police étaient présentes pour dévier la circulation.

Dans l'après-midi une équipe de grévistes est partie distribuer des tracts au péage du Viaduc de Millau afin de promouvoir le rassemblement du lendemain, une autre restait devant La Poste pour les signatures de pétition.

Au même moment, la direction s'entretenait avec les syndicats dans une salle neutre de la mairie de Millau. Après négociations, la direction a proposé la suppression de 8 postes au lieu de 10. Cette issue n'a pas enchanté les facteurs qui ont décidé de continuer la grève. Nicolas Redon, syndicaliste FO affirme : « Tous les facteurs de Millau sont en grève, on se battra jusqu'au bout. Jusqu'à ce que l'on obtienne le maintien de tous les postes. ».

La bataille n'est pas encore finie, les postiers demandent le soutien des Millavois et les appellent à manifester à leurs côtés demain, samedi, à
10 heures devant La Poste de Millau.

Hier dans un communiqué, la direction expliquait que « dans un contexte de baisse importante et régulière du volume de courrier, La Poste souhaite mettre en place à Millau une nouvelle organisation garantissant sa mission de service public de distribution du courrier 6 jours sur 7 en tout point du territoire et rééquilibrant le travail de chaque facteur dans le cadre de l'application fidèle de la loi des 35 heures. » Les responsables ajoutent : « Cette organisation sera, comme c'est de règle à La Poste, mise en place conformément au modèle social du groupe, c'est-à-dire sans licenciements, sans déplacements imposés, avec un accompagnement personnalisé. »

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Distribution du courrier

La direction de La Poste a communiqué hier qu'« afin d'assurer la continuité du service public, La Poste mettra le courrier à disposition de ses clients particuliers et entreprises » dès aujourd'hui vendredi, aux endroits suivants : Pour les communes de Saint-Rome-de-Cernon et Saint-Rome-de-Tarn : à Saint-Rome-de-Cernon, de 10 heures à 12 heures, place de la Mairie. Creissels : de 10 heures à 12 heures, place de la Mairie.

Saint-Georges-de-Luzençon : de 14 heures à 16 heures, place de la Mairie.

Pour les communes d'Aguessac et Compeyre : à Aguessac, de 14 heures à 16 heures, place de la Mairie.

Attention, le courrier ne sera remis que sur présentation d'une pièce d'identité.

A La Poste, les facteurs sont en grève

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Pour l’heure, la population semble soutenir ses facteurs.(Photo F. C.)

Les discussions d’hier n’ont rien donné. Des actions "dures" envisagées.

Eh bien il n’y a plus qu’à rallumer le feu !" Lâchée près du brasero par un “rouleur” dont le CDD est arrivé à terme samedi et qui, depuis maintenant trois jours, n’a pas quitté le piquet de grève installé devant le bureau de poste de la rue Alfred-Merle, cette phrase résume, à elle seule, la situation. Après moins d’une heure d’entretien avec Philippe Wuilbert, directeur de la plateforme courrier de Millau, hier en milieu d’après-midi, les représentants des quatre organisations syndicales sont ressortis “bredouilles”, comme la veille et comme l’avant-veille...

Parmi la base, on a alors senti monter une certaine exaspération, voire carrément un début d’énervement, et de l’assemblée générale qui a suivi, il ressort que les grévistes sont prêts à passer à des actions plus "dures". "La direction reste droite dans ses bottes et nous demande de faire des propositions ; en clair : quels postes on serait prêts à sacrifier. Ce n’est pas notre rôle et c’est inacceptable", s’emporte Patrick Conquand, délégué CGT. Les facteurs entameront donc ce matin leur 4e jour de grève, toujours déterminés à obtenir un moratoire sur la réorganisation de la distribution du courrier, laquelle doit supprimer dix postes.

Hier matin, une délégation millavoise a rejoint au centre de tri de Rodez les grévistes du bassin de Decazeville pour perturber, à défaut de l’empêcher complètement, le départ des camions. Localement, les postiers en grève ont distribué des tracts sur le marché et fait signer une pétition, plutôt bien accueillie par la population, privée de courrier depuis maintenant trois jours...

"La direction déplore ce blocage illégal qui pénalise les clients et empêche La Poste de rendre sa mission de service public", réagit la DOTC dans un communiqué, annonçant qu’elle pourrait mettre en place dès vendredi un service de mise à disposition du courrier sur les places de la mairie des villages autour de Millau, "si la situation ne se débloque pas rapidement"...

Citation :

HUGUES CAYRADE - Midi Libre

La grogne des facteurs s'étend dans le département

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Le mouvement de grève des facteurs d'Aubin-Decazeville et de Millau prend de l'ampleur avec le préavis déposé à La Cavalerie et Sévérac-le-Château./ Photo DDM

Le mouvement de grève à La Poste prend de l'ampleur dans le département. Les facteurs de Decazeville-Aubin et de Millau vont être rejoints, cette semaine, par leurs collègues de Sévérac-le-Château et La Cavalerie. Les usagers, notamment dans le Bassin, se mobilisent également.

Ce lundi, les facteurs du Bassin et de Millau entament leur huitième jour de grève. Un mouvement entamé en protestation des suppressions de postes (dix-sept et demi au total) annoncées par la direction de l'entreprise (lire encadré).

Alors, toute la semaine passée, les grévistes ont mené diverses actions. Dès lundi dernier, les agents ont bloqué la plateforme de distribution du courrier de Decazeville-Aubin. Un mouvement suivi, selon le syndicat CGT-FAPT, par 87 % du personnel. Dans la Cité du gant, les agents - près de 100 % du personnel selon Force ouvrière ; 54 % selon la direction - ont manifesté dès 6 heures du matin aux abords du bureau millavois (cf. nos éditions précédentes). Ils se sont à Rodez le lendemain, rencontrant le directeur des services du cabinet de la préfète, et ouvrant de premières négociations, jugées « catastrophiques » par Laurence Cahors, secrétaire du syndicat CGT-FAPT.

Résultat, le mouvement des facteurs a pris de l'ampleur. À tel point que, vendredi à Decazeville, et samedi à Millau, des usagers sont venus soutenir les grévistes. Dans le Bassin, six cents personnes ont répondu présentes à l'appel des manifestants devant la plateforme courrier. En sud-Aveyron, avant-hier matin, près de cinq cents manifestants ont participé à un rassemblement.

« Situation alarmante »

Désormais, le climat social au sein de l'entreprise se désagrège partout. Dans un communiqué diffusé ce dimanche midi, la CGT-FAPT de l'Aveyron a annoncé, outre la reconduite du mouvement de grève des postiers d'Aubin-Decazeville et de Millau, qu'un préavis de grève illimité avait été déposé par les facteurs de La Cavalerie, à partir de ce jeudi 24 novembre, et à Sévérac-le-Château, pour le vendredi 25. « Tous dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de personnel qui fait suite à leur dernière réorganisation », explique Laurence Cahors en rappelant : « Notre organisation alertait depuis longtemps sur une situation alarmante dans le département. Nous appelons donc l'ensemble des postiers de l'Aveyron à dénoncer leurs conditions de travail et la dégradation du service public postal qui en découle ».

Par ailleurs, la syndicaliste annonce qu'un « collectif citoyen d'usagers pour la défense du service public de La Poste » vient d'être créé sur le Bassin de Decazeville. Une structure qui, selon elle, ne peut que « conforter les facteurs grévistes sur le bien-fondé de leur action ».

La direction de l'entreprise, elle, précise qu'elle « souhaite renouer avec un dialogue serein et apaisé » et indique qu'à ce stade, elle a fait, à Millau comme dans le Bassin, « des propositions concrètes allant dans le sens des revendications des grévistes ». Des grévistes qu'elle accuse néanmoins d'« entrave à la liberté de travail des salariés non grévistes, à la liberté de circulation ». La Poste a ainsi saisi la justice pour obtenir « la levée immédiate des blocages ».

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Où retirer son courrier ?

La Poste maintient la mise à disposition du courrier de ses clients particuliers et entreprises, sur présentation obligatoire d'une pièce d'identité, à compter de ce lundi, aux endroits suivants :

- pour Millau : à Creissels, de 10 heures à 12 heures ; à Aguessac (pour Aguessac et Compeyre), de 14 heures à 16 heures.

- pour Decazeville : à Saint-Santin, de 11 h 20 à 12 h 20 et de 13 h 15 à 14 h 25 ; à Boisse-Penchot, de 11 h 10 à 12 h 25 ; à Livinhac-le-Haut, de 13 h 25 à 14 h 35 ; à Saint-Parthem, de 11 h 20 à 12 h 35 ; à Flagnac, de 13 h 40 à 14 h 35 ; à Saint-Cyprien, de 11 heures à 12 h 45 ; à Noailhac, de 13 h 50 à 14 h 40 ; à Cransac, de 11 h 05 à 12 h 25 et de 13 h 20 à 14 h 40 ; à Firmi, de 10 h 55 à 12 h 25 et de 13 h 20 à 14 h 50 ; à Bouillac, de 13 h 35 à 14 h 30.

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La direction promet zéro licenciement

La direction du courrier nord-Midi-Pyrénées rappelle que son objectif est de « mettre en place à Decazeville-Aubin et à Millau à une nouvelle organisation garantissant sa mission de service public de distribution du courrier six jours sur sept et rééquilibrant le travail de chaque facteur dans le cadre de l'application fidèle des régimes de travail à 35 heures ». Pour autant, l'entreprise assure que ces organisations seront appliquées « sans licenciement, sans déplacements imposés, avec un accompagnement personnalisé et en favorisant l'emploi à temps complet ».

Citation :

La Dépêche

La Poste : la grève continue dans le bassin et à Millau

Le bras de fer continue à La Poste entre direction et salariés des plateformes de distribution d’Aubin/Decazeville et de Millau, ce lundi. Chacun campe sur ses positions en ce huitième jour de grève. Ainsi selon la FAPT CGT, la direction a décliné la demande de médiation formulée par la préfecture de l’Aveyron. Par ailleurs les élus du bassin de Decazeville, solidaires du mouvement de grève, ont empêché la distribution du courrier sur les places de village. Une nouvelle manifestation est prévue sur la plateforme courrier d’Aubin-Decazeville ce mercredi à 17 heures.

Citation :

Radio Totem

La Poste : 9e jour de grève à Decazeville et Millau



Le
mouvement de grève à La Poste de Millau et de Decazeville-Aubin arrive à
son 9ème jour ce mercredi. Il n'y a toujours pas d’avancée dans les
négociations entre salariés et direction. Ce mercredi, les postiers en
grève demandent aux usagers de venir montrer leur solidarité avec le
mouvement. Le syndicat CGT-FAPT appelle à un rassemblement à 17h zone du
Ruau à Firmi, dans le Bassin.

Citation :

Radio Totem

Grève à La Poste : syndicats et direction parviennent à un accord

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Les grévistes ont maintenu le mouvement hier, dans l’attente de l’accord de sortie de grève.(F. CÉLIÉ)

Au terme de douze jours de grève et de blocage de la distribution du courrier à la plateforme de Millau, syndicats et direction sont parvenus à un accord.

Avant de reprendre place autour de la table des négociations hier matin dans les locaux de la CCI, les représentants des organisations syndicales ont fait voter par l’assemblée générale des postiers grévistes, réunis au Créa, la dernière proposition émanant de la direction opérationnelle territoriale du courrier d’Albi (DOTC), à savoir : une réorganisation supprimant trois postes, contre dix dans le plan programmé avant le conflit social qui a débuté le 14 novembre.

Le vote s’est déroulé à bulletins secrets, et, sur 51 votants, cette proposition a été acceptée avec 34 voix pour, alors que seize grévistes ont voté contre et qu’un s’est abstenu.

Vers une sortie de crise

On se dirige donc vers une sortie de crise et la reprise du travail, même si le retour à la normale de la distribution du courrier va demander encore plusieurs jours.

Forts du mandat de l’assemblée générale, les délégués syndicaux devaient ensuite négocier avec les responsables de la DOTC et Philippe Wuilbert, directeur de la plateforme millavoise, les conditions de cette sortie de crise.

L’abandon des poursuites judiciaires, l’étalement des retenues sur les salaires et, surtout, la durée de la nouvelle organisation sont les principaux points sur lesquels s’est engagé ce nouveau round de négociations.

"A priori, cette organisation est en place pour 15 mois. Ça veut dire que dans un peu plus d’un an, d’autres emplois seront supprimés", indique Michel, l’un des facteurs en grève. À ses côtés, l’un de ses collègues a fait les comptes : c’est à peu près la moitié de son salaire qui va être retranchée de la feuille de paye... "Si j’avais calculé avant de me lancer dans le mouvement, je serais devenu ", commente-t-il, mais sans rien regretter.

"On a sauvé les meubles"

D’une manière générale, les postiers millavois considèrent que leur lutte a porté ses fruits, mais savent que les problèmes sont loin d’être résolus.

"On ne peut même pas dire qu’on a sauvé les meubles. On perd quand même trois postes à l’arrivée, trois tournées, remarque une postière affectée au service dit arrière. Déjà qu’on avait de mal à s’en sortir avant, je ne vois pas comment ça pourrait s’arranger..."

Et un facteur d’insister : " La Poste de grand-papa, il y a longtemps que c’est terminé !"

Citation :

HUGUES CAYRADE - Midi Libre