Nouvel épisode d'un feuilleton qui dure depuis plus de deux ans, relatif à la réorganisation du travail à La
Poste, cet après-midi, devant la cour d'appel de Limoges.
En grève illimitée depuis lundi, ce qui a notamment entraîné des perturbations sur une cinquantaine de tournée, les facteurs corréziens et leurs représentants syndicaux étaient hier à nouveau devant la cour d'appel pour tenter de convaincre les magistrats de la justesse de leur cause. La
Poste avait en effet interjeté appel d'une ordonnance de référé du tribunal de grande instance de Brive en date du 24 février dernier, par laquelle la justice l'enjoignait une nouvelle fois de mettre en place une organisation du travail respectant un accord-cadre de 1999, qu'elle conteste, dans les faits en tout cas.
Depuis la mise en place du dispositif "Facteurs d'avenir", La
Poste a en effet décidé de la sécabilité des tournées - un facteur peut être sur deux tournées le même jour - et d'un planning non conforme, selon les décisions de justice constantes, aux termes de la loi-cadre: la fixité et la pré-détermination des jours de repos supplémentaires ne sont pas respectées. Les facteurs travaillent désormais six jours par semaine et leurs jours de repos supplémentaires leur sont imposés et communiqués, parfois, au dernier moment.
Dans sa plaidoirie, l'avocat de La
Poste a insisté sur le fait que « la charge de travail se porte désormais davantage sur la fin de semaine et qu'il est donc indispensable de s'adapter au volume d'activité ». Il a également fait valoir que « la nature des tâches et l'organisation du travail sont les prérogatives de tout chef d'entreprise », non sans avoir taclé au passage « les facteurs qui travaillent 5h50 par jour au maximum ». Les conseils des syndicats de postiers ont, pour leur part, répété une fois encore que, « comme la justice l'a déjà constaté, l'organisation actuelle du travail, décidée de façon unilatérale par la direction de La
Poste en Corrèze, est illicite ». La décision de la cour d'appel sera rendue le 20 octobre.
- Citation :
- Marcel Oudot - Le Populaire du Centre